La 1ère édition de l’Hyper Weekend Festival de Radio France s’est achevée après 3 jours de concerts affichant COMPLET au cœur de la Maison de la Radio et de la Musique qui n’aura jamais aussi bien porté son nom. Durant 3 jours, plus de 6500 spectateurs et des dizaines de milliers à travers les diffusions à l’antenne, ont vibré et partagé des émotions sur des créations inédites et des lives exceptionnels. De Clara Luciani accompagnée par l’Orchestre Philharmonique de Radio France à Alex Beaupain, en passant par Jean-Michel Jarre, Superpoze, November Ultra ou encore Kiddy Smile...Plus de 60 grands noms et nouveaux talents se sont croisés sur les 5 scènes installées dans la maison ronde pour remplir la promesse de ce nouveau festival : mettre à l'honneur la scène française, la création et la rencontre des genres. Radio France donne rendez-vous en janvier 2023 à ses festivaliers pour la prochaine édition de l’Hyper Weekend Festival !
Alex Beaupain reprend « Love on the beat » avec l’orchestre à cordes Code
Et rend hommage au répertoire 80 de Gainsbourg avec :
. Miossec
. Alain Chamfort
. Françoise Fabian
. Clotilde Hesme
. Clou
. Adrien Gallo
Et quelques autres surprises…
« Love on the beat etc. » revient à l’auditorium cette fois en public et accompagné de l’orchestre Code et d’une suite exclusive d’hommage aux chansons de l’homme à la tête de chou par celui qui aujourd’hui fait chanter les actrices de cinéma. Chanter sur du velours avec des effluves de poppers une suite de mélodies orgiaques. Avec « Love on the beat etc. » enfourché par Beaupain, il restitue ainsi à Gainsbourg ce qu’il a cherché à incarner pendant toute sa vie d’auteur : le lyrisme de l’obscène. Pari osé, mais réussi et qui nous permet à l’écoute de cette nouvelle version de trouver notre point G. Pour clôturer un Hyper Weekend.
1984, Serge Gainsbourg voit double. Il double les doses de son pastis 51 qu’il appelle de façon jouissive son 102, mais surtout il dédouble avec maestria son personnage. Face A, Gainsbourg architecte de la pop française. Face B, Gainsbarre, agitateur d’une provocation libertaire et franchouillarde. C’est aussi l’heure pour Gainsbourg, du retour vers le territoire du sexe, cette fois dans sa plus belle crudité. Le sexe, sans le « sea et sans le sun » qui fit de lui un précurseur du disco dans les années 70.
Avec « Love on the beat », Gainsbourg opère plutôt une immersion dans l’obscurité des back room. Le « dark side » oui, mais de toutes les lunes… Gainsbourg aime les frictions. Il conjugue le love avec le beat. C’est malin, mais peu compréhensible pour le grand public qui alors ignore que le beat, c’est le rythme. L’apôtre du franglais a encore frappé, mais cette fois ci il va le faire avec un fouet… Alex Beaupain a tout juste 10 ans lorsque Gainsbourg travesti comme échappé du film « l’année des 13 lunes de Faasbinder, revient en force au-devant de la scène. Revu par l’œil humide du photographe William Klein qui opère sur son modèle Gainsbourg, jusque-là incarnation de la virilité à la française, une transition vers une féminité outrageante et presque tragique.
Beaupain entre chez Gainsbourg par la face la plus controversée. Cunnilingus, sodomie, inceste de citron, homosexualité, contrition… et toujours cette légendaire Harley Davidson devenu « son of the bitch ». Alex Beaupain rêvait que l’on écoute les textes d’un Gainsbourg au mieux de sa forme, mais écrasé par son personnage Gainsbarre qui incarnait cette dystopie culturelle. Et puis Beaupain rêvait surtout d’une symphonie, jamais loin de Stravinsky pour réincarner cet amour on the beat.
En reprenant dans son intégralité cet album qui portera Gainsbourg au sommet des ventes et au paroxysme de son personnage sulfureux, Beaupain a lui-même fait un choix transgressif. Bien plus aujourd’hui qu’hier d’ailleurs. Alex Beaupain a toujours investi dans ses chansons, le champ de l’amour et de la sexualité avec la même considération. Beaupain a décidé de pousser cette conjugaison à son paroxysme en relisant cet album. Et en quelque sorte, en le corrigeant dans une première version live grâce aux musiciens de l’orchestre philharmonique de Radio France, aux arrangements de Valentine Duteil et à la direction d’orchestre de la chef Alexandra Cravero. Puis sous la houlette du réalisateur Bastien Dorémus, le beat maker Saint DX et les chœurs transgenre des deux créatures Faux Real ont à nouveau caressé la peau des chansons en studio, avant qu’elle ne plonge dans son stupre originel.