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Masterclass Jean Michel Jarre
Foyer F
Du GRM à la réalité virtuelle, histoire de l’innovation sonore

Si l’on veut comprendre l’itinéraire artistique de Jean-Michel Jarre, il est indispensable de faire un détour par ses deux années (1969 à 1971) au Groupe de Recherches Musicales (GRM). Cet établissement a été créé par le polytechnicien Pierre Schaeffer (1910-1995), père de la musique concrète et de la musique électro-acoustique, dans le but de produire et d’étudier des sons nouveaux, et naturellement, les préserver. La première rencontre entre Jean Michel Jarre et Pierre Schaeffer se déroule en 1968, dans la maison de la Radio. Il est tellement impressionné par cet homme qu’il n’a qu’une idée en tête : être au plus près de lui. Mais peu de gens sont admis au sein du GRM chaque année. Jean Michel passe néanmoins avec succès l’examen d’entrée du GRM en créant une musique à partir de bandes et de collages. C’est aussi là qu’il croise la route de Pierre Henry co-fondateur du GRM.

 

 

« Pierre Henry c’est le défricheur de la musique électronique, c’est le grand-père absolu de tous les DJ dans le monde », avait déclaré Jean-Michel Jarre, après l’annonce de la mort du compositeur : «  Si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à lui. »


Plus de 50 ans plus tard, Jean Michel Jarre renoue avec l’un de ses mentors grâce à cette création mondiale qu’il a intitulé « Oxymore ». L’occasion pour Jarre de revenir lors de cette master classe sur sa relation au son. De réitérer aussi cette conviction: « 
Moi je n’aime pas les notes, les notes c’est bon pour les compositeurs. » « C’est le premier, avec Pierre Schaeffer, qui a dit que la musique n’était pas seulement faite de notes fondées sur le solfège mais de sons et qu’on pouvait sortir avec un micro et aller enregistrer le bruit de la pluie, le bruit du vent, et en faire de la musique. »

 

Il a inspiré le mouvement électro, notamment à travers le mythique « Messe pour le temps présent » qu’il a créé avec Maurice Béjart pour le festival d’Avignon en 1967. Depuis, Jarre a repris le flambeau de l’exploration du son. Il y a eu ses expériences, en immersion, en binaural, en 5.1 et en VR. L’occasion aujourd’hui de partager son expérience et de délivrer un message. Celui d’un homme qui souhaite faire le lien entre la recherche fondamentale et le son. Celui qui milite aujourd’hui pour un métavers français et européen est aussi un passeur qui nous rappelle que « les oreilles ouvrent les yeux »