« Il y a des acteurs qui prennent la lumière, et d’autres qui n’impriment pas la pellicule » disait Jean-Pierre Mocky.
Poltergeist, l’artiste, possède cet étrange pouvoir d’attraction. Dès qu’Ari Girard parait, il se passe quelque chose. Pas que ce môme de tout juste vingt ans en impose physiquement sous sa coupe de Peaky Blinder et son allure d’enfant sage. Mais il capte la lumière et frappe les esprits. Va savoir pourquoi.
Sa musique peut-être ? Ari semble avoir creusé des millions de microsillons pour les remixer à sa sauce électro. Dans son histoire de fantômes, il convie Joy Division, New Order, Talking Heads, The Cure, Can, Kraftwerk, Nine Inch Nails ou Jeff Mills. Au banquet des Poltergeist se croisent les corbeaux de la cold wave et les barbares du krautrock, les métallos du rock indus et les freaks de la techno.
L’épicentre, c’est Berlin. Le mur, le Gotham interlope de Lou Reed, la trilogie de Bowie/Eno, les nuits toxiques des clubs underground… Seul avec sa guitare et ses claviers/machines, Poltergeist suggère tout cela par la puissance d’un set d’une heure tiré à quatre épingles. Ambiance lourde et dark, ample et majestueuse comme du Wagner.
Effet Poltergeist encore ? On ne peut qu’être frappé par la rigueur toute germanique, l’intensité et la carrure de ses performances eu égard à son jeune âge. « Ça vient sûrement de ma formation au Conservatoire » explique modestement le petit prodige.
Mais attention, un Poltergeist peut en cacher un autre. Il serait erroné de réduire la bête de scène à un animal à sang-froid, à un humanoïde pour transe martiale et désincarnée. « Non, c’est l’inverse. Ce qui imprègne, c’est le côté émotionnel, ce qui fait que l’on accroche ou pas. Et ça, ça ne s’apprend pas ».
Avant les médias, les réseaux sociaux, un artiste fait ses armes au contact direct avec le public. C’est aussi le pari que nous faisons à travers cette programmation qui résume parfaitement l’ADN du service public : émergence, diversité et proximité.
Comment les artistes de la scène « Déjà demain à l’Agora » ont-ils été sélectionnés ?
La programmation de cette nouvelle scène a été élaborée sous l’égide de Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France, avec l’aide précieuse et essentielles des déléguées musicales de Radio France ; mais aussi avec le soutien indéfectible de RIFFX.
Les déléguées musicale de Radio France réalisent un travail en régions sur le repérage et l’émergence artistique et relaient leurs coups de cœurs musicaux sur les phénomènes artistiques qui bougent en régions. Marie-Lyne Furmann (Strasbourg) Véronique Hilaire (Lyon) Muriel Chedotal (Bordeaux) Marjorie Rousseau et Sarah Lelann (Nantes) ont sélectionné chacune deux artistes qui représentent leur territoire que nous retrouverons programmés sur cette scène gratuite de l’Agora.
De son côté, RIFFX a lancé un tremplin sur sa plateforme pour permettre aux jeunes artistes de rejoindre la programmation de l’Hyper Weekend Festival. Ce tremplin a connu un succès vertigineux : près de 300 artistes ont candidaté sur la plateforme en seulement 15 jours. Les internautes ont ensuite eu la parole pour voter pendant 5 jours. En fonction des 20 premiers remportant le plus de succès, le comité de programmation de l’Hyper Weekend Festival s’est réuni pour à nouveau choisir 3 artistes qui rejoignent à leur tour la programmation officielle du festival.
L’Hyper Weekend Festival leur souhaite la bienvenue : Chéri, Renard Tortue et Paul Prier, ainsi qu’à Nina Versyp gagnante du tremplin chantez 20 ans en 21 de Radio France et coup de cœur de l’équipe Riffx.
Saluons aussi la présence de Pipoh, artiste issu du réseau des musiciens du métro et qui depuis ses premières scènes dans les sous-sols parisiens a fait son chemin. Une façon aussi de saluer à travers lui, l’impérieuse nécessité de s’inscrire aussi dans un lien de proximité avec les artistes.
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La scène « Déjà demain à l’Agora » est parrainée par RIFFX, partenaire du festival