CRÉATION
Le 22ᵉ étage est un lieu à part. Une pièce perchée au sommet de la Maison de la Radio et de la Musique, toute en verre, minuscule, presque improbable. On y monte comme on monte dans une montgolfière. En bas, le festival bruisse, fourmille, déborde. Là-haut, tout se calme. Le public, une soixantaine de personnes tout au plus, s’installe autour d’un artiste, au plus près de ce dernier. Depuis cinq ans, cet espace écrit sa propre histoire. Un petit festival dans le festival comme aime le dire son créateur Didier Varrod.
Lossapardo y trouvera un écrin rare. Peintre, musicien, chanteur, réalisateur, il traverse les disciplines avec un naturel désarmant. Son premier album, If I Were To Paint It, est né dans son atelier de Torcy : un disque pensé comme une toile, où la soul et la pop se mêlent à une mélancolie lumineuse, hantée par Hopper et par les couleurs du quotidien. Chez lui, tout se répond : les images, les sons, les silences.
Pour l’Hyper Weekend Festival, on ne sait pas exactement ce qu’il fera. Et c’est une bonne nouvelle. Lossapardo est de ceux qui se démultiplient. Peut-être viendra-t-il avec des peintures. Peut-être chantera-t-il, rappera-t-il. Ce qui est sûr : il dévoilera de nouveaux titres, des morceaux inédits, et sortira de son territoire habituel pour ouvrir un espace commun, là où les arts se regardent, s’écoutent et se répondent.
Au 22ᵉ étage, sa musique se posera sur le paysage comme une ombre douce. La lumière du lieu rencontrera la lumière de son travail. Et l’on aura l’impression, un instant, de flotter entre deux arts, entre deux hauteurs, dans un moment suspendu.
Félix Kalil
Lossapardo mélange la peinture, l’animation et la musique dans sa pratique, capturant le calme quotidien et les nuits sans sommeil. Il fait résonner poétiquement la solitude et la lumière.
Peintre, réalisateur, auteur, compositeur, interprète, Lossapardo, 28 ans, est un artiste autodidacte.
Son nom d’artiste, dérivé de « salopard » en verlan, souligne son talent éclectique avec l’expression familière : « Tu sais tout faire, t’es un salopard ! ».
Sa passion pour la création artistique s’est manifestée petit, inspiré par Vanessa Carlton et Henri Salvador, et s’est confirmée pendant sa préparation aux Beaux-Arts. Il y présentera des toiles originales à Belleville en 2016 et fait la rencontre du compositeur-producteur Crayon, donnant naissance aux morceaux « After The Tone » et « Slowdiving« . C’est en 2018 que Lossapardo lance ses premiers titres en solo : “ Home Alone« , « Sleep » et « Pause« .
Au fil des années, il a développé sa propre palette artistique, fusionnant de manière singulière notes et couleurs dans des tonalités claires-obscures, idéales pour capturer la lumière du spleen.
Son talent de peintre a été salué à l’étranger, notamment par des médias tels que le New York Times et The New Yorker.
Pendant les confinements, il a cultivé les graines de son premier projet musical en solo, explorant sa diversité artistique du folk au R’n’B en passant par la soul et la pop moderne. Ses collaborations avec des musiciens talentueux tels qu’Armando Young, Anaïs Cardot, Astronne, Dinos, Luidji, et d’autres ont enrichi son expérience musicale.
En parallèle, Lossapardo a contribué visuellement à des projets musicaux d’artistes, réalisant des courts-métrages et des peintures, dont le clip « Risk ft.Bas » de FKJ, « OG SAN II » de Deen Burbigo, « Equinox » de Venna, entre autres.
Merci pour la lumière
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