2025 : Voilà que nous allons fêter les 50 piges de chansons de Mister Renaud, où parfois le retors renard s’est infiltré pour construire un répertoire unique dans la chanson française. Une œuvre qui a inspiré des générations successives d’artistes et de rappeurs. Renaud, 50 ans ? Voilà que l’HWF a décidé de lui fêter son anniv’ à lui… Avec un jeune chanteur venu du pays de la pluie, de la BD et de Johnny. Noé Preszow a bien grandi à la lumière des chansons de la teigne aux cheveux jaunes. Un peu comme son bréviaire, qui lui a peut-être un jour permis de faire chanteur comme métier. Et ainsi de nous éblouir de chansons magnifiques, parfois presque aussi énervées que celles de la chetron sauvage… Noé Preszow va donc s’attaquer à redonner à notre Renaud, chanteur d’une France citoyenne, républicaine et fraternelle, la force de ses origines. Un Renaud « rock around the rock ». Ce temps béni où blousons noirs, loubards, gavroches et fans d’AC/DC s’agglutinaient au premier rang de ses concerts, faisant de l’agit-prop une philosophie de vie… Ses chansons, devenues des classiques, ont laissé une empreinte indélébile sur la scène musicale française, tout en continuant d’inspirer par leur engagement social et leur liberté de ton.
Pour les fans de la première heure comme pour ceux qui découvrent, ce spectacle est une célébration d’un héritage musical intemporel, où l’esprit frondeur du rock français trouve une résonance nouvelle et inattendue.
“Un jour, mon frère est rentré de l’école avec « La Ballade Nord-Irlandaise » sur un CD gravé par son instituteur. Il devait l’apprendre pour la fête de fin d’année. Le soir même, je lui ai piqué le CD pour écouter la chanson en boucle. Très vite, « Tu connais Renaud ? » est devenu ma façon d’aborder les adultes que je rencontrais, et je me suis aperçu qu’autour de moi, tout le monde aimait Renaud. Ou que, en tout cas, les gens que j’aimais aimaient Renaud. Très vite, c’est devenu « mon truc », ma passion, mon obsession. J’étais celui qui connaissait tout Renaud par cœur. Et autant dire que ça faisait son petit effet dans la cour de récré, puisque ça coïncidait avec la sortie de « Manhattan-Kaboul » et le grand retour populaire et intergénérationnel que l’on sait.
Mon goût pour la liberté et mon aversion pour l’école ne faisant que s’accroître au fur et à mesure que mon cartable s’alourdissait de punitions aussi absurdes qu’inutiles, et que mon hyper-sensibilité se heurtait à un système scolaire souvent injuste à bien des égards, je me réfugiais toujours plus dans l’œuvre du chanteur aux santiags, trouvant, au fil de ses chansons, des réponses revigorantes, lumineuses, drôles et teigneuses aux questions que je commençais à me poser. Car bien que profondément ému par le Renaud tendre, c’est le Renaud nerveux, de rouge et de noir, qui m’a littéralement donné des ailes, des armes et aidé à vivre. C’est à ce Renaud en particulier que je veux rendre hommage lors de ce concert à venir, amplis à fond, distos enclenchées et poings levés. Celui de « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue », d’ « Étudiants poils aux dents », de « Trivial Poursuite », de « Fatigué », de « Morts les enfants », de « Déserteur ». Le Renaud à guitare, le renard à brûlots, le Renaud pas content, l’auto-proclamé « chanteur énervant » !” – Noé Preszow
Photographie : Dorian Prost